Oh là là les ami.e.s ! Mais quelle journée !
Va falloir que je me calme, je ne vais jamais tenir un mois sur ce rythme-là. J’ai l’impression d’avoir vécu trois journées en une !
Je vous raconte ? Mais je vous previens, ca va être long. Alors mettez Netflix sur pause, prenez un RTT pourrait demain matin, allez vous préparer une tisane. Et comme je n’ai parlé à personne aujourd’hui, je vais me défouler !
C’est parti !
Ce matin réveil vers 6h à l’insu de mon plein gré. Il faut dire que la nuit n’était pas terrible. En plus de l’impatience de commencer ce voyage et l’excitation à l’idée de tout ce qui m’attend, l’appartement était situé sur un boulevard passant, les fenêtres mal isolées, le lit très mou et qui berloque (c’est du Nord) et les oreillers trop durs…. Vivement que je campe pour trouver un peu de confort!
Sans parler des draps humides…. Oui, bon allez, je vous raconte ma Luc d’hier, je sens bien que vous êtes accroché.e.s aux grilles!
Donc….
Hier soir en arrivant, je me fais bouillir de l’eau pour un thé d’accueil. Puis je sors manger (vous avez suivi…. Et Caroline est encore désespérée en pensant à mon régime alimentaire).
Quand je reviens un peu moins d’une heure plus tard,… la chambre n’est plus qu’un nuage de vapeur! La bouilloire chauffe encore. Au son qu’elle produit, il ne doit plus rester qu’un fond d’eau. Tout le reste du litre et demi est transformé en vapeur qui vient de métamorphoser ma chambre en hammam. Il ne manquait que les huiles essentielles pour soigner un rhume. On voit à peine le mur d’en face (à moins de 2m), le sol carrelé est trempé, le plafond goutte et les draps sont tout humides. Un bonheur!
Ça aurait finir plus mal, mais comm dee chaque fois, j’ai le c… bordé de nouilles! Je devrai dormir dans des draps humides pour ma pénitence.
Après donc cette nuit un peu pourrie, je saute sur ma bicyclette à 8h pour une balade d’une heure dans Séville. C’est magnifique sous le soleil matinal. Des petites ruelles où on espère croiser le Capitaine Alatriste, la Giralda en plein soleil, des parcs avec leurs jasmins, leurs palmiers et des orangers plein de fruits. Un régal! Le tout sur un réseau cyclable digne de la Hollande.
Je suis prudent et j’arrive à la gare avec 45 minutes d’avance (on ne sait jamais!). C’est la bonne gare, mon train est affiché et part à l’heure. Je suis même parvenu à me rendre compte en descendant du train que je n’étais pas du tout arrivé et je suis même remonté AVANT que le train ne s’en aille pour finir les trente dernières minutes de trajet ! Je progresse !
Arrivé à Huelva, toujours en Andalousie direction plein ouest vers la frontière à une cinquantaine de kilomètres
La piste cyclable serpente au milieu des marais salants, les oiseaux sont chez eux, le vent me souffle dans le dos, il fait déjà très chaud . Les marais salants laissent la place à des forêts de pins et la piste cyclable devient un chemin sablonneux. Le paysage est sympa, mais c’est rude ! Quelques flaques à contourner ou à traverser. Ou tout au moins TENTER de traverser. Bilan : deux pieds trempés jusqu’ aux chevilles. Heureusrmqu’avec ce temps, ça sèche vite. Et l’eau croupie, c’est bon pour la peau, non ? Ah…. Vous êtes sûrs ?
Il y a aussi des passages un peu moins rigolos. Des zones commerciales à l’entrée de deux ou trois villes. Ca tombe bien, j’ai besoin de gaz et ils ont Decathlon ici ! (Je passe l’episode , »trouver la bonne cartouche de gaz quand la seule personne à parler anglais n’y connait rien. Bref ! 45 minutes pour une malheureuse bonbonne !
Je fais une pause pique-nique vers 14h30. Le thermomètre de mon compteur affiche 42.7° !
Je reprends la route quand même pour tenter de prendre le ferry de 16h30 à Ayamonte pour traverser le fleuve qui définit la frontière avec le Portugal. Je suis obligé de forcer un peu, j’arrive à 16h20, Nickel ! Bon, en fait, c’était 17h !
J’adore prendre des ferry quand je voyage à vélo !
Sur l’autre rive, on est au Portugal . Il est 18h, j’ai fait 80km depuis ma descente du train, il faut que je regarde les campings. Il y en a un juste à côté. C’est un peu tôt, d’autant plus qu’il fait moins chaud. J’ai les jambes qui commencent à tirer, mais je me sens plutôt en forme.
Il y a un camping sur une île à Tavira, ça donne vraiment envie. 25 bornes, facile !
La route est moins sympa pendant un petit moment, jusqu’à ce que je récupère l’Eurovelo 1 qui serpente dans les vergers , les champs de fraises ou de framboisiers. Il y a une odeur persistante de glyphosate (je n’ai pas le courage de vérifier l’orthographe….).
J’avais bien vérifié que le camping était ouvert. J’ai juste oublié que pour aller sur une île il faut un bateau (ça je le savais !) mais que par conséquent, il faut vérifier aussi les horaires des bateaux. Donc raté !
Pas grave, il y a un autre camping pas loin. Fermé. Encore raté !
Bon, ça se complique. J’ai fait 105km, il est 20h, il va falloir trouver où dormir. Je lance un Warmshower de détresse, pas de réponse.
Je continue donc ma route. Je fatigue un peu, mais il fait de plus en plus doux. Je vais bien finir par trouver un coin où poser ma tente.
Je demande à un gars que je croise dans son camion au milieu de la piste cyclable. Il appelle un pote et m’indique un endroit susceptible de m’accueillir cette nuit. Je trouve le lieu. Il faut quand même que je passe mon vélo au-dessus du grillage et me retrouve au milieu d’une pâture avec des herbes hautes de 50cm, des citronniers, des fleurs des champs…. Et une nuée de moustiques ! Ce sera parfait !
Je monte la tente prépare mes numoilkes au jambon et me pose enfin. Il est 21h30, j’ai fait 115km et je suis cuit. Cuit mais super heureux de cette journée.
Je vous écris depuis la tente, je n’ ai même pas mis le double toit et je profite du ciel étoilé depuis mon lit. Une nuit à la belle étoile , mais sans les moustiques !Que demander de mieux ?
Voilà, vous savez tout, ou presque….
Je laisse les photos sur polarsp.
https://www.polarsteps.com/LucPicot/10300704-o-portugal?s=17921d06-80e1-4b00-8470-3c9efca59eda
Je vous embrasse.