Salut les chouchous,

Deuxième nuit portugaise, et comme prévu, elle a commencé tôt hier soir. Je me suis écroulé à 21h30. Il faisait encore jour ! Et comme le soleil fait la grasse matinée ici, j’ai pris mon temps également.

La balade commence donc à 9h30. Quelques sentiers dans l’arrière pays, mais globalement de la route assez urbaine avec quelques voitures, un peu de sentiers sous les pins mais aussi plus de trente minutes de route nationale. Pas très sexy ce matin !

Heureusement, quelques respirations au milieu des parcs à huitres et d’élevage de gros poissons. Des étangs protégés de filets pour ne pas servir de garde-manger à la foule d’oiseaux locaux.

J’entre à Lagos par le port. C’est très urbanisé, et même moche. On dirait Antibes. Cependant les falaises au bord de l’océan sont splendides.

Je m’arrête chez Gerhard vers 13h. Et je vous entends d’ici vous demander « mais qui est donc Gerhard ? ». Je ne résiste donc pas à combler votre curiosité….

Tout commence en 1941 (Avouez que vous ne vous attendiez pas à ça !). Mon arrière-grand-mère évacue Athies (dans la Somme) avec ses deux enfants pendant que son mari est mobilisé (je crois ..). Direction la Bretagne comme beaucoup de personnes l’époque. Et c’est à Dinan que plusieurs familles s’installent dans une grande maison. Willy, un soldat allemand chargé de l’intendance, doit réquisitionner la maison et prend pitié de ces familles. Peut-être parce qu’il a des enfants qui ont plus ou moins l’age de mon grand-père et sa sœur. Willy est envoyé en Russie quelques mois plus tard

Mon arrière-grand-mère et Willy ont gardé contact, se sont vus après la guerre, Willy a envoyé son plus jeune garçon dans le Nord pour qu’il apprenne le français (oui, on parle aussi français dans le Nord !), et j’ai toujours entendu parler de « Gérard l’allemand » à la maison.

Aujourd’hui c’est un vieux monsieur de 83 ans qui est venu s’installer au Portugal pour ne pas payer d’impôts pendant 10 ans après avoir vécu dans de nombreux paradis fiscaux, acheter des terres un peu partout dans le monde pour les revendre avec défiscalisation et placer son argent dans ce merveilleux monde de la bourse. Et oui, Gerhard est un put… de capitaliste qui possède une maison au bord de la falaise de Lagoa dans le quartier des expatriés et autres oligarques russes. Je pense qu’en se cotisant tous, on pourrait envisager d’acheter. A raison d’un salaire de PE autour de 1500 euros , ça fait 1200 mois. Bon d’accord, il faut qu’on s’y mettent à beaucoup !

Le moment passé ensemble est cependant agréable. Nous allons manger au restaurant (j’aurais bien piquer une tête dans la piscine, mais bon…) puis nous marchons un peu en ville. Je découvre l’ancien marché aux esclaves. 6 millions d’esclaves sont passés au Portugal, c’est dingue, non ? J’ai l’impression qu’on ne me l’avait jamais appris…

Après cette pause dans un autre monde, je reprends la route vers 17h, après avoir fait une découverte incroyable : le Portugal n’est pas sur le même fuseau horaire que la France ! Je comprends enfin pourquoi lorsque je me réveille il fait noir : c’est qu’il est 5h du matin ! N’importe quoi Luc….

La route en cette fin d’après-midi est plutôt vallonnée. Quelques route en cul-de-sac donnent sur des plages coincées entre deux falaises. C’est magnifique.

Je m’arrête de pédaler vers 19h (heure portugaise), installe la tente et file me baigner. Enfin, pas vraiment me baigner, plutôt me faire brasser par d’énormes vagues. L’eau est fraîche, mais avec la force des vagues, elle m’offre un massage plus que bienvenu après les 90km du jour.

Demain je serai à la pointe sud du Portugal. Je ne pensais pas y être si vite,, mais c’est chouette.

Je pense bien à vous .