Hello la compagnie,

Je commence cette newsletter assis sur un rocher au bout du bout du Portugal. Face à moi, il n’y a plus rien. Très loin à ma gauche, l’Afrique, droit devant moi , encore plus loin, l’Amérique, et de l’autre côté du globe, bientôt Caroline.

Je n’arrive pas à croire que ça ne fait que 4 jours que je suis parti, que je suis déjà là et que je me sente si déconnecté de mon quotidien.

Je vous raconte ma journée :

Ce matin je trainouille un peu (c’est dimanche !), ça me permet de prendre le à,ààà de m’étirer (ça commence mm piquer au réveil), de lire vos gentils messages, de regarder le polarstep de Caro et celui des Hocmert qui viennent de partir pour la Grèce à vélo (vive les retraités !).

Direction la pointe de Sagres et celle de Saint Vincent. La balade commence dans la verdure des pins, des blés déjà hauts, des oliviers,. C’est dingue tous ces verts ! Puis arrive le plateau qui mène jusqu’ aux caps, lui aussi très vert mais avec le bleu de l’océan tout autour.

Je fais une petite pause à la plage. Il y a un vent de dingue. Plus adapté au kitesurf qu’au vélo. Je pose donc mon vélo et regarde les kitesurfers kitesurfer. C’est plutôt sympa comme activité matinale.

Je reprends ma bicyclette et arrive sur le plateau en bord de falaises. Je quitte la route pour prendre le sentier côtier.

Le paysage est à couper le souffle. Des falaises fantastiques, dans des tons d’ocres différents , des vagues qui s’eclatent dessus, le bruit du vent, la transparence de l’eau. C’est magique !

D’un point de vue cycliste ce n’est pas idéal. Ça ressemble à de la rando à pied en poussant ton vélo. Parfois je suis stoppé net lorsque les sacoches ou les pédales (parfois les deux) se coincent dans les cailloux et les bosquets

Mais ça vaut tellement l’effort ! Je suis au bord de la falaise et je tous les cinquante mètres je pousse de « Wahoo » (oui, je parle tout seul !)

Je fais ici un aparté car les plus coutumier.e.s de mes aventures se demandent depuis quatre jours quand je vais enfin parler des affaires que j’ai perdues. Et bien voilà, ça y est c’est fait ! En vrai, c’est refait. Ça a commencé le premier jour, mais je n’ai pas osé vous le dire. J’ai perdu ma première batterie rechargée au bout de 20km (toute neuve, jamais utilisée !), et aujourd’hui je vous en parle car j’en ai perdu, pas une, mais deux autres sur ce chemin. Voilà,ça y est, c’est dît, vous pouvez vous lâcher et me chambrer comme bon vous semble !

Mais je vous rappelle que je suis chanceux (et que j’ai une carte bleue) et donc j’ai trouvé à moins de 2km un Intermarché ! Et je suis sûr que j’ai rendu heureux.ses les deux personnes qui vont trouver mes powerbanks en se baladant.

Vers 15h je reprends la route. Cette fois plein nord toujours le long de la côte.

Le problème avec les pointes de terre, c’est que ce sont des cul-de-sac. Oui et alors me direz-vous ! Et bien il faut faire demi-tour. Oui…. Et donc ? Et bien quand le matin tu as le vent dans le dos, l’après-midi, tu digères moins bien !

Heureusement, le GPS m’emmène dans les forêts d’eucaliptus et de pins. Je suis plutôt abrité.

Je roule toute l’apres-midi sur cette piste qui serpente horizontalement mais aussi verticalement (punaise ! Ça grimpe ! J’ai même failli mettre pied à terre ! Failli seulement….) au milieu de ce paysage incroyable où alternes les portions boisées, cultivées mais surtout côtières. Les falaises sont juste incroyables. J’ai envie de prendre des dizaines de photos et continue de m’exclamer à voix haute.

Vers 19h, je suis cuit. Je me fais jeter d’un « tourismo rural » quand je demande su je peux planter ma tente chez eux. Je n’avais pas vu les Audi et les Mercedes sur le parking des touristes qui logent dans des bungalows qui n’ont rien de ruraux. La dame m’envoie dans un camping à 500m de là.

En demandant ma route, je tombe sur Charlotte qui justement loge dans ce camping. Il n’y a personne à l’accueil, je m’installe sur l’un des deux emplacements. L’endroit est charmant. Des tipis, des cabanes dans les arbres, une cuisine à disposition, des canapés où d’installer, et…. Personne ! Juste Charlotte, 31 ans, en vadrouille avec sa Kangoo aménagée et un couple allemand venu se mettre au chaud au sixième mois de grossesse pour prendre un peu de repos.

La soirée est juste géniale. Nous échangeons sur tous les sujets. De l’histoire de Taiwan, au besoin de validation dans les couples hétéro, en passant par la nécessité de changer de modèle de société. Le tout en cuisinant de vrais légumes dans une vraie cuisine. Bref un régal !

S’il n’y avait pas la fatigue des kilomètres, nous y serions encore !