Ce soir je commence cette newsletter du haut du mont Formasinho avec une vue de rêve, sous un soleil déclinant et où les seuls bruits sont ceux des oiseaux et des insectes. C’est juste fantastique !
Mais pour vous raconter comment je suis arrivé là, je commence par le début….
Ce matin réveil un peu humide, comme tous les jours. La rosée est incroyable, tout est trempé chaque matin. Je me mets en route vers 9h quand la tente est sèche.
La route du matin est une route secondaire avec asphalte et voitures qui vont avec. De chaque côté les bacs à sable d’hier et leurs pins et chênes lièges, déshabillés pour la plupart de leur écorce. Le vent est toujours de face, mais ça roule bien. Ce n’est pas très sexy, mais ça me va bien. J’avale un peu de kilomètres, ça me change d’hier. Et pour la première fois depuis le départ, je me suis mis « les pieds sur terre » en podcast dans les oreilles et je trace.
A midi j’ai fait 60km, je fais une petite pause quiche (on dit « quiche » en portugais !) au bord de la plage en compagnie d’une jeune allemande voyageant à pied, et une moins jeune anglaise voyageant à vélo mais avec un groupe et surtout un van qui les dépose de temps en temps et porte leurs sacoches.
Je suis sur la péninsule juste en face de Setubal (ici on prononce « Chtoubal ») et je dois prendre le ferry. Celui qui prend les vélos ! Vous imaginez bien que je me suis trompé, que j’ai dû faire 10 bornes en arrière et que j’ai donc raté la traversée de 13h. Pas grave, mais drôle quand même !
Ça me permets de rencontrer sur le ferry trois jeunes cyclistes qui venaient de terminer leur périple. Ils sont partis de Bayonne et ont parcouru 1400km. En QUATRE JOURS ! Oui, oui, QUATRE JOURS (Je le crie, mais c’est pour être sûr que vous ayez bien lu). C’est une course. La Desertus Bikus. Ils et elles sont pari.e.s à 300,samedi à minuit et le premier ou la première qui arrive à Setubal en passant par les 7 points obligatoires a gagné. Ils et elles ont fait des journées de 235km, dormi 3h par nuit, mangé en roulant et n’ont vu du paysage que le blanc de la bande d’arrêt d’urgence ! Je sens Nathan frétiller à l’idée d’y participer, mais en ce qui me concerne, non merci !
Après la traversée je traverse la vieille ville à vélo, mais il y a trop de voiture, je file.
J’essaie de suivre la trace de mon GPS qui m’emmène à travers les montagnes (500 m d’altitude au bord de la mer, j’aurais dû dire collines, mais c’est raide quand même, alors je dis monta). Tous les chemins indiqués sur mon appli sont privatisés. Je prends donc la route. Et comme elle mène à une cimenterie, je n’en mène pas large avec tous ces camions pendant une dizaine de kilomètres, jusqu’à ce qu’enfin la route devienne sympa. J’ai très envie d’aller voir tout en haut de ces collines la vue sur la mer qu’il doit y avoir là-haut.
Je trouve un petit camping au milieu de cette verdure. Me pose au café de parquo que Karim ne rate pas sur la carte de Polarstep (je suis epié, mais y consens pleinement !).
Et vers 18h, je décide d’aller voir là-haut si la vie et la vue y sont plus belles.
Je commence à vélo, puis compte-tenu du terrain je le laisse. Le chemin sous les arbres est défoncé par les ruissellements, puis ce sont des pierriers et enfin une paroi rocheuse à grimper comme un escalier, mais en s’aidant des mains ! En 1,5 km pour une ascension de 300m. Ici le calcul de pourcentage avec ces nombres est facile, mais pour ceux qui ont la flemme (ou ne savent pas calculer un pourcentage de pente), ca fait….. beaucoup ! J’ai plus mal aux cuisses et aux mollets qu’en 650 bornes de vélo !
Mais alors, quel spectacle ! Quelle beauté ! Je suis submergé par le plaisir d’être ici !
Et en vous écrivant ces mots depuis cet endroit magique, je mesure encore une fois la chance que j’ai de vivre tout ça et de pouvoir le partager avec vous.
J’espere que vous allez bien.
Je suis toujours étonné de vous savoir si assidu.e.s à cette newsletters et touché lorsque vous me demandez d’être ajouté.e.s à cette liste de destinataires de mes aventures.
Merci merci merci ..
Je vous adore !
PS : la descente n’était pas de tout repos, mais je suis descendu sans bobo. Ce n’est pas le moment de me faire une cheville ! Spécial dédicace à Laura et à son poignet !