Ce matin au réveil, le bruit de la pluie s’est tu. Pas celui de l’océan.
Je passe la tête par l’ouverture de la tente, juste le temps d’apercevoir le nuage noir qui arrive et de retourner vite à l’abri. Il était moins une, des trombes d’eau se mettent à tomber.
Je consulte Windguru, le site météo des surfers, on dirait bien que la matinée va être humide, mouillée, trempée, peut-être même inondée. Je reste donc dans mon duvet, confiant au sujet de l’étanchéité de la toile de tente et accompagné d’un bon polar islandais.
Lorsque les averses cessent, je tente une sortie, constate que ce ne sera que temporaire et profite de l’accalmie pour faire une vaisselle ou remplir une sacoche. Juste en cinq minutes, montre en main.
La matinée se passe ainsi, vers midi le ciel devient plus clément. J’arrive même, contre toute attente, à plier une tente sèche grâce au vent et au rayon de soleil efficaces en moins de 10 minutes.
Je me mets en route pour Vigo. Le chemin longe la côte. Avec le bleu de la mer, le blanc des vagues, le gris des rochers, le noir de certains nuages au loin et le bleu et la lumière des éclaircies, le paysage est magnifique.
J’entre dans la grande baie de Vigo avec ses îles et ses côtes découpées, j’adore!
Il me faut une trentaine de kilomètres pour arriver à Vigo. J’échappe de justesse à l’averse en me réfugiant dans un restaurant. J’aurais réussi à ne pas être mouillé depuis mon départ ce midi. C’est vraiment un exploit !
Le temps du repas, il tombe des trombes. Je prends donc mon temps. Jusqu’ à ce que survienne une éclaircie. Il est 15h17, il y a un ferry à 15h30 (le prochain est à 16h30), je quitte brutalement ce que j’étais en train de faire, paie l’addition, monte sur mon vélo et choppe le ferry à trente secondes près. Bien joué, Luc!
Je traverse donc la baie en bateau, sans vomir mon repas malgré le roulis des vagues (les îles Galapagos et la transpacifique, non merci!) et reprends la route.
Les nuages continuent de menacer, mais un peu plus loin. Pas si loin que ça pour que je sois rassuré.
J’arrive à Pontevedra, le cul du bras de mer que je suis en train de longer de part et d’autre, quand une énorme s’abat et fait chuter la température. 15 degrés toute la journée pour pédaler c’est acceptable. 10 pour passer la nuit, avec des risques très probables de pluie, c’en est trop pour moi. Ce sera une chambre d’hôtel pour cette nuit.
Ça tombe bien, il y en a un pas très cher à quelques kilomètres. Ce sera parfait pour cette nuit. Une nuit où on peut aller p… sans mettre son K-way, où on peut marcher pieds nus sans devoir les réchauffer après pendant 10 minutes, où on peut même ne pas avoir à tout ranger le matin avant de repartir. Je crois que c’est une excellente décision…
La chambre fait moins rêver que l’emplacement d’hier, je dois l’avouer, mais je pense que ça va faire beaucoup de bien. En plus, c’est une chambre sans voisin aux ronflements ressemblant à des bruits de tondeuse asthmatique. Le grand luxe!
Il me reste deux jours de vélo avant de monter dans le bus pour San Sébastien. Je compte bien en profiter pleinement.
J’espère que ça roule pour vous aussi.
Je vous embrasse.