Quand j’arrive à Palerme, il est 5h30 du matin, il fait nuit, la ville est endormie, les rues sont désertes et sont jonchées des papiers et bouteilles de la soirée d’hier.

Je suis dans une bulle pour cette visite particulière. La théâtre, la cathédrale, le palais normand, les ruelles pavées minuscules. Il fait doux, je vis un moment hors du temps, unique, et je me régale.

 

 

Le soleil se lève en même temps que s’ouvrent les bistrots et les boulangeries. Je poursuis ma visite puis lorsque le monde arrive je pars pour Monreale, à quelques kilomètres au-dessus de Palerme. La ville est perchée tout là-haut. Sa cathédrale est superbe et depuis le rocher où elle a été construite, la cathédrale domine la vallée.

C’est dimanche des rameaux. Toute la ville est dans la rue, devant les cathédrale mais aussi devant chacune des (nombreuses) églises. Tout le monde est habillé pour l’occasion, des tutus de petites filles côtoient les vestes lourdes des petits vieux, les habits des scouts, les bijoux et sacs à mains dorés ou les habits des nonnes en sandales Quechua. Un beau bordel dans le bruit assourdissant des cloches et haut-parleurs qui diffusent la messe dans la rue.

Après une sieste dans le hamac d’un parc je me rends à Misilmeri à une trentaine de kilomètres de Palerme chez Salvatore, mon Warmshower du jour. La route n’est vraiment pas sympa le long de l’autoroute et des rafales de vent dont la violence me force à mettre pied-à-terre dans certaines montées me font dire quelques gros mots. Pardon…. C’est mal, mais ça fait du bien !

Juste avant que je n’arrive chez lui, Salvatore m’appelle pour que je lui donne ma préférence en terme de glace pour mon arrivée. Trop mignon ! Il faut me bien ça pour me m’aider à gravir les 300 derniers mètres qui mènent jusque chez mon hôte.

Salvatore habite sur le sommet d’une colline plantée d’oliviers et d’amandiers. Tout en haut, il a installé le caisson d’un camion frigorifique qui lui sert de lieu d’habitation. L’évier et la douche sont à l’exterieur alimentés par de l’eau stockée dans une cuve. Les toilettes sont à creuser avec une petite pelle au milieu des oliviers (vue magnifique garantie) et surtout, la balancelle qui fait office de canapé propose une vue incroyable sur les collines alentours

Je suis accueilli comme un roi (et avec une glace délicieuse) dans ce petit coin de paradis de verdure par Frédérica et Salvatore qui m’emmene faire le tour du propriétaire. Des oliviers, des amandiers, des petits poids, des fèves, des artichauts sauvages, et surtout des fleurs, des insectes, des paysages magnifiques et…. un vent de dingue !

Je cherche un endroit relativement plat et plutôt abrité du vent pour planter ma tente (entre deux oliviers avec un lit de hautes herbes pour faire des poules ou coqs géants) puis nous prenons un repas de rois dans le , « frigo » de Salvatore. La soirée est super chouette. C’est d’autant plus facile que le français de ces deux trentenaires est vraiment très bon (ils ont vécu et bossé en France pendant longtemps). Ils me racontent leur mode de vie avec presque rien, leurs voyages, leur école de trapèze volant, les lois anti grève du gouvernement facho de Meloni , de leurs projets d’aménagement du terrain (peut-être…. Un jour….), de la récolte des olives,….

 Le lendemain matin, le vent n’a pas faibli. 45km/h établis et des rafales à 80. Il me faut un moment pour me décider, mais c’est plus raisonnable de ne pas rouler aujourd’hui . En plus Salvatore me propose de rester aussi longtemps que je le souhaite. Trop chouette !

Ce sera donc balade à pieds aujourd’hui , jusqu’ en ville et au château d’origine arabe qui domine depuis sont rocher au dessus de Misilmeri.

A midi Salvatore me rejoins en ville, me fait goûter le sandwich aux pois chiches local, m’emmène voir leurs installations de trapèze volant. C’est impressionnant ces structures avec leurs filets et portiques à 9m de haut.

Nous finissons l’aprem à glandouiller sous les oliviers, à contempler le paysage en papotant de tout et de rien, u’ peu saoulés par ce vent de dingue quand même.

C’est vraiment une super journée et une très belle rencontre. Je suis ravi d’être resté pour passe du temps avec ce gars incroyable dont j’aime la philosophie de vie.

Demain, je pars plein sud vers Corleone, la ville du Parrain de Scorcese. Normalement le vent devrait faiblir.

Je quitte Salvatore en promettant de revenir, c’est sûr !