Qui je suis

Qui je suis ?
J’aimerais bien me présenter sans donner mon genre, ma couleur de peau, mon orientation sexuelle ou je ne sais quel autre détail qui me classerait dans une catégorie. Juste dire de moi que je suis une personne, que j’ aime faire du vélo, que j’adore enseigner (les maths en particulier), que j’adore les voyages et que je suis énervé par les inégalités.
Je pourrais dire bien d’autres choses encore de moi. J’aimerais pouvoir dire que je me sens féministe, antiraciste, anticapitaliste. J’ai mis du conditionnel par précaution, parce que voilà, je suis un homme, blanc et prof. Et donc dans ma position de privilégié , je prends des précautions…
Pourquoi j’écris ?
J’ai décidé d’écrire cette newsletters parce que les femmes de ma vie m’ont ouvert les yeux sur leur condition de femmes. Elles m’ont permis de prendre conscience de mes privilèges, m’ont fait lire des autrices féminines, fait découvrir des podcasts, m’ont ouvert les yeux sur combien le patriarcat pèse sur leurs vies,… J’ai eu beaucoup de chance de les avoir comme mère, comme soeur, comme fille, comme amoureuse, comme amie, comme relation particulière. Chacune, à sa façon, m’a permis et me permet encore de modifier mes attitudes, d’être plus attentif à ce qui se joue dans notre société, à changer des comportements que je découvre problématiques.
Pour qui j’ai envie d’écrire ?
J’ai d’abord envie d’écrire pour moi (pardon, c’est égoïste !). Parce que j’aime bien, parce que ça me fait rire parfois, mais surtout parce que ça me permet de poser des choses.
J’ai envie d’écrire pour celles et ceux que j’aime aussi (encore un peu d’égoïsme) qui me disent aimer me lire (ce sont de vrai.e.s ami.e.s!). J’ai envie d’écrire à toutes celles et tous ceux qui voudront bien me lire, en espérant qu’ils et elles y trouveront de l’intérêt et du plaisir.
Pour qui je n’écris pas ?
Même si elles sont nombreuses parmi mes lectrices, je n’ai pas vraiment envie d’écrire pour les femmes. Ce n’est pas la peine d’écrire sur ce que le patriarcat leur fait subir, c’est bon, elles le vivent, donc elles savent. Et je ne voudrais surtout pas qu’elles pensent que je veuille leur plaire, ou me montrer plus beau que je ne le suis, ou que je profite de ce qu’elle subissent pour en tirer du profit et des honneurs. Je n’écris pas pour les femmes, mais si elles veulent bien me lire, j’en serais ravi. Et puis, peut-être auront-elles envie de faire lire ces textes aux hommes de leur vie….
Je n’écris pas non plus pour les mecs bouchés et campés sur leur position, bien ancrés dans leur statut masculiniste. Ceux qui pourraient penser que le féminisme ça va, on connait, faut arrêter avec ça. Pour ces mecs là, je ne suis pas compétent pour m’adresser à eux. Il faudrait pourtant….
En fait j’écris pour des gars sympas, des gentils, ceux qui font des blagues sur les blondes, ceux qui trouvent que leur femme est la reine de la maison quand ils rentrent tard du boulot, ceux qui ne savent pas qu’ils n’ont pas de la chance mais des privilèges. Des gars chez qui je retrouve les mêmes travers que chez moi. Des gars qui participent, même de loin, comme chacun d’entre nous, à un système qui crée des inégalités, des violences et qui tue parfois.
Oui, j’aimerais écrire pour toi, homme blanc, cis et hétéro, qui sent bien qu’il y a une couille dans le potage de cette société patriarcale. En changeant des petites choses, en modifiant quelques attitudes, nous, les hommes, pourrions à notre façon devenir des soutiens, des assistants à la cause féministe. Prendre conscience de nos comportements problématiques aurait aussi le mérite de reposer les femmes qui alors n’auront plus besoin de nous reprendre et de nous expliquer.
Ce que j’aimerais que l’on retienne?
C’est la grande question ! Qu’est-ce que j’aimerais qu’on retienne de ce que j’écris ?
Je crois que j’aimerais, qu’après la lecture d’une de ces newsletters, chaque lecteurisse se disent « ah oui, ça, ça me parle! ». Ou encore « mais c’est vrai ça, moi aussi je le fais! ». J’aimerais juste que ces textes permettent d’ouvrir un peu les yeux et donne l’occasion à chacun.e d’entre nous privilégié.e.s, de prendre conscience de nos mots, de nos gestes et ressentir de l’empathie pour toutes celles et ceux qui subissent des discriminations.

Merci Luc pour ce très beau partage … J’apprécie tes lettres qui redonnent aux femmes beaucoup d’espoir – d’être comprises pour ce que nous sommes…et ce que nous pouvons ou pourrions être…Les femmes voyageuses, je les trouve si fortes ! Elles m’inspirent même si je suis loin d’avoir leur trempe!