Ça fait deux jours que le voyage à pris une autre dimension : Des paysages incroyables, du dénivelé, des gorges, des villages perchés sur des pitons rocheux de trachyandrésite (c’était juste pour le placer !), de la neige, des cols à plus de 1300m…. Et depuis deux jours j’imagine la newsletters qui raconterait tout ça. Et puis il y a eu mon arrivée ce soir ! Impossible de ne pas vous raconter les deux dernières heures de ma journée. Tant pis pour les jolis paysages !
J’arrive à Langogne vers 17h45 après 98km et 1900m de dénivelé grimpés pour la plupart dans un paysage tout blanc de neige. Autant vous dire que de voir affiché sur mon compteur qu’il ne reste que 2 km me met en joie et me fait oublier que j’ai les orteils congelés depuis bientôt 9h.
Je rentre l’adresse exacte sur Google Maps qui m’annonce que finalement il reste 7km et encore une montée. Franchement, on n’est plus à ça près !
« Dans deux cents mètres, tournez à gauche ». « Euh…. T’es sûr Google ? Ça monte et ce n’est pas goudronné ! ». Je ne me lance pas dans un débat avec mon téléphone et suis les instructions.
La montée n’est pas si longue finalement. Par contre le chemin devient vite bien pourri. Mais bon ça descend. Ça descend jusqu’ à…. un gué !
Je prends mon élan et miracle….je ne tombe pas ! Par contre j’ai les pieds dans l’eau jusqu’à mi-mollet ! Comme j’ai les pieds anesthésiés, je ne sens même pas le froid ! La vie est bien faite, non ?
Je poursuis le chemin qui se dégrade encore un peu jusqu’ à une rivière bien décidée à ne pas se laisser traverser. Pourtant Maps est formel, il faut aller de l’autre côté. Pas de doute je suis complètement perdu et je sens une vague de fatigue monter violemment en moi.
La chance ne m’a pas complètement abandonné, il y a du réseau au milieu de cette pampa, je peux appeler Denise chez qui je loge ce soir.
« Allo, Denise, c’est Luc, je pense que je suis complètement paumé. »
– Ah…. T’es où ?
– Euh…..
– Ah….
– Le village, le chemin défoncé, le gué, la rivière….
Malgré mes descriptions approximatives , voire complètement fausses (je pensais que la riviere était l’Allier et qu’elle coulait dans l’autre sens), Denise devine où je suis (à moins d’un kilomètre de chez elle) et m’invite à suivre le cours d’eau en attendant que sa pote Léa me rejoigne…. à poney !
Il faut juste que je suive la rivière (dans le bon sens ). Me voilà donc en train de défaire et remettre les sacoches pour passer mon vélo au-dessus des barbelés des prés qui longent la rivière, d’essayer de rouler à travers les pâtures ou de pousser mon vélo en marchant dans la gadoue, le tout à la frontale parce que la nuit est tombée… jusqu’ à ce que j’aperçoive la lampe de Léa au loin.
Elle semble ravie de cette balade nocturne. J’avoue que j’ai un peu honte de lui infliger ça, mais c’est quand même marrant.
Nous longeons un petit sentier le long de l’eau en évitant les cailloux, les branches, les racines, les flaques de boue,.. le tout à la lampe torche.
Nous arrivons à hauteur de chez Denise. Mais le problème reste le même : il faut traverser la rivière.
Le poney avait de l’eau presque jusqu’ au ventre. De quoi avoir de l’eau au dessus du genou pour moi et à moitié des sacoches. Donc non.
Il reste le pont de la voie ferrée juste là. Enfin juste là, mais une bonne vingtaine de mètres au-dessus de nos têtes.
Facile ! J’escalade le talus avec mon vélo, puis je traverse le long des rails (il y a plus de train qui passent sur cette voies, pas de panique !) et je redescends le talus de l’autre côté.
Sur le papier, facile. Grimper le talus, beaucoup moins. Grimper le talus en portant le vélo, un enfer ! Redescendre le talus pour aller chercher les sacoches et les remonter…. Je n’ai pas de mots !
J’arrive enfin chez Denise. Il est 20h30. Cette histoire a duré plus de deux heures ! Ça fait 12h depuis ce matin que je suis en route ! Je ne sais même pas comment je parviens à grimper les quelques centaines de mètres pour atteindre la cabane que me met à disposition Denise. Ça y est ! On y est ! Nous allons enfin pouvoir faire connaissance tous les trois.
La cabane est magnifique et chaleureuse. Tout en rondins et aménagée avec goût. Denise et Léa sont super sympas et nous passons un bon moment.
Il est 21h30 quand je peux enfin enfiler des vêtements secs après la douche et me poser après cette journée de folie. Mais une super journée !
Demain c’est plus cool, 65km dont la moitié en descente pour une arrivée à Aubenas après 19h chez Estelle et Guillaume des hôtes Warmshower qui bossent tard. Je vais pouvoir faire la connaissance des lamas et des ânes qui vivent dans l’enclos juste à côté.
La prochaine fois, je vous parlerai de Christine et Philippe, des gorges de l’Allier, du plaisir de grimper sur un plateau enneigé, du vent qui siffle dans les oreilles en descente, de l’émerveillement de traverser une volée de moineaux en pleine campagne, de Vito de la supérette qui me propose de passer chez ses parents en Sicile, des pauses du midi qui font du bien, de celles du goûter tout aussi délicieuses,…. Promis, je vous raconterai tout ça ! S’il ne m’arrive pas de folles aventures d’ici là….
Ça c’est de la belle galère à la Luc !!!
Bon courage ! Bises
Je vois que ton périple Langeac .Langogne était une véritable aventure. bravo tu as reussi. J aimerai bien l adresse de Denise et Léa car j aime bien faire à pieds les gorges de l Allier. au plaisir de lire tes aventures .Christine de Langeac
olalalaaaa au fur et à mesure de la lecture, je t’imaginais galopant sur le poney dans la rivière 😉
tu préfères vraiment les talus et les rails … héhéhé
bon repos dans le chalet
bizzzzzzzzz
Belles péripéties tout ça😳
Nous suivons ton voyage avec beaucoup de plaisir, et dommage que tu es en avance sur nous, car on aurait pu se croiser en Corse🚴🏽
Vue que nous faisons la Corse Sardaigne et Sicile.
Nous serons en Corse vers le 4/5 avril😎
Bonne continuation à toi🚴🏽🚴🏽😘
Mais noooon haha quelle aventure