Ce matin, je quitte l’hôtel à 7h. J’avais préparé mes affaires et mes sacoches pour être prêt le plus tôt possible et découvrir Bonifacio au petit matin. J’ai presque tout emmené. Presque…. J’ai oublié mon joli gilet rose dédicacé. Tristesse…..

La ville de Bonifacio est magnifique avec ses falaises de calcaire. La citadelle domine le port et la calanque qui y mène. Côté mer, les falaises s’étendent sur toute la côte. C’est dommage qu’il fasse un peu gris (il tombe même exactement 7 gouttes).

La ville est déserte. Je profite des petites rues sans croiser personne, puis direction l’embarcadère pour la Sardaigne. Je papote avec un corse qui va faire ses emplettes en Sardaigne et embarque vers de nouvelles aventures, plein d’envies.

 

Une heure de traversée (sans vomir !) et j’enfourche ma bicicletta comme on dit ici.

Le paysage est radicalement diffèrent. Encore quelques reliefs (du granit, c’est sûr !), encore des chênes verts, mais des pâtures, des champs (des artichauts !), et donc des fleurs partout et une multitude d’insectes qui m’obligent à ne pas trop sourire…

Je décide de suivre la côte nord ouest. La route est plutôt tranquille, quelques voitures, mais c’est supportable. Je passe du jaune des genets et des mimosas en fleurs, au bleu turquoise de la mer, c’est délicieux.

Quand je demande à la petite dame à qui je viens d’acheter des fruits et du fromage si Costa Paradiso est un bon endroit pour un pique-nique, je sens bien que sa réponse n’est pas spontanée. Je lui redemande si vraiment c’est bien, elle confirme que c’est un bel endroit. Tout ça à moitié en français, à moitié en italien, à moitié avec les mains… ( je sais, ça fait trois moitiés ! Mais les fractions, c’est pas mon fort !).

J’avais repéré Costa Paradiso sur la carte comme une plage possiblement atteignable vers midi. Un cul-de-sac apparemment, mais je ne suis pas à 10km près. Première alerte, ça monte. Ça monte fort sur 3km. Ça ne semble pas normal lorsqu’ on se trouve sur du relief et qu’on se dirige vers la mer, mais bon .. Quand, en haut d’une montée de trous kilomètre, la merse trouve à 2km, cela devrait allumer des signaux d’alerte. Vous voyez où je veux en venir ? Ben oui, ça va descendre très fort ! (Votre perspicacité m’émerveille chaque jour un peu plus !). Et vraiment ça descend très fort !

Ça descend très fort au milieu de petites maisons, toutes identiques, assez récentes qui ont colonisé tout le flanc de montagne jusqu’ à la mer. Vue d’en haut, ça donne un champs de toits en tuiles. C’est assez étrange, voire moche, en plus c’est désert. Personne ne doit vivre là à l’année. J’hésite à descendre jusqu’à la mer, mais bon, maintenant que je suis là….

En zigzaguant dans les rues (en pente), j’arrive au parking de l’une des plages. Il y a des rochers de granit rose, très découpés, qui sortent d’une eau limpide. C’est splendide ! Une vrai pub pour du Canard WC ! Ou des chewing-gums… comme vous préférez. Le lieu idéal pour une baignade-pique-nique (du coup , les chew c’est mieux). Et bien sûr, il n’y a que moi !

 Un moment de pause parfait avant…. Avant ?…. La remontée ! (Bravo, vous suivez !). Et c’est là où l’hésitation de l’épicière prend tout son sens ! De même que je comprends les bus qui font la navette entre la plage et l’entrée du village. 2km pour monter à 200m d’altitude (facile le calcul du dénivelé !,). En tout 22 minutes et 2 litres de sueur (le 2 sera donc le chiffre du jour)

Vous connaissez le plaisir que j’ai à partager avec vous les expériences ? Voici donc deux conseils. D’abord évitez de mettre de la crème solaire AVANT la montée. Les mains glissent quand on tire sur les bras dans la montée, c’est un enfer ! Ensuite, pour ne pas trop penser à à ce que vous êtes en train de subir dans des montées autour de 17%, imaginez que vous vous trouvez dans un champs fleuri (horizontal de préférence), et que vous y êtes allongé. Franchement, ça aide à transformer ces minutes d’effort en un moment bucolique. Presque une sieste ! Presque….

 

Après ce détour par le paradis, je reprends la route côtière et commence à viser un ou deux campings sur la côte à une vingtaine de kilomètres encore.

Tous fermés. Enfin presque tous. Il y a un camping pour véhicules motorisés de toutes sortes qui est ouvert. J’entre et ressors immédiatement. Des camping-cars les uns sur les autres, des vans, des motards, de la musique, des odeurs de merguez, des joueurs de pétanque,…. Au secours !

A 100 mètres il y a une plage, un petit chemin qui y descend, des rochers pour se faire discret, du sable pour que ce soit confortable , un soleil couchant,… Ce sera parfait pour un bivouac ! Et une nuit au son des vagues.

Je crois que cette journée fera partie de mes moments préférés !

 Vivement la prochaine !