Quand je me suis mis en tête d’aller jusqu’ à Ksamil ce matin, c’est parce que j’avais repéré cette presqu’île et son parc naturel dotée d’un camping. Et une journée d’une cinquantaine de kilomètres n’était pas pour me déplaire après les grosses montées et les intestins à l’envers de ces derniers jours.
J’arrive donc plein d’espoir dans cette petite ville située juste en face de l’île imposante de Corfou. Et plus fatigué que prévu. Je pensais que longer la côte me reposerait, c’était sans compter que cette même côte est bordée de montagnes et que la compagnie des Ponts et Chaussées locale s’est dit que ce serait sympa de construire la route en haut plutôt qu’en bas. Et pour que ce soit encore plus drôle, de ne pas rester tout le temps en haut et de redescendre au niveau de la mer régulièrement. Bref ! 50km bien costauds et une grosse envie donc de me poser dans ce camping prometteur à l’entrée de la ville.
Je suis immédiatement dans l’ambiance. Des panneaux géants pour la location de jetskis, des kékés faisant hurler le moteur de leurs motos, des tractopelles construisant un parking au bord de l’eau, des bateaux de plaisance dans la rade…. Pour une zone naturelle, on repassera ! Seules consolations, le détroit de Corfou est très joli et le gps annonce le camping à l’entrée de la ville en bord de mer.
Google m’emmène le long de la côte au milieu de plages privées à l’abandon (à moins qu’elles ne soient en construction ?) avec des tas de transats empilés, des parasols en bambous défraîchis, des tables et des chaises entassées,… mais pas de camping.
J’interpelle un gars qui semble mesurer l’étendue des travaux nécessaires pour rendre le lieu acceptable pour lui demander où se trouve le camping indiqué sur Maps. Apparemment il est fermé depuis quelques années. Il m’indique un endroit où les camping-cars se garent, puis il discute avec son pote et reviens vers moi pour me proposer une alternative.
Lorsqu’il découvre que je viens de Lille, Andy m’explique en français qu’il a vécu 5 ans à Lyon et que je vais pouvoir poser ma tente dans le jardin à côté du restaurant attenant à la plage privée juste à côté d’ici. Pour le moment c’est fermé (étant donné le capharnaüm de tables, de chaises, de parasols, de vaisselle sale qui traine dans le jardin et sur la terrasse, c’est une bonne nouvelle que ce ne soit pas ouvert !).
Il me propose de mettre ma tente où je veux. Ah ben non, pas où je veux, le terrain est une fourmilière géante. Ce sera donc sur la terrasse en bois. Il me montre les douches et me dit que je peux les utiliser à ma convenance. Ah ben non plus, il n’y a pas d’eau du tout. Je peux cependant aller prendre une douche chez lui juste à côté. Enfin, pas de problème pour l’électricité pour mon téléphone. Ah ben non, toujours pas….
Je vais me baigner, je me trouve un restaurant ouvert pas trop loin, profite de la douceur du soir pour me balader le long de la côte et découvrir avec effarement à quel point les albanais sont en train de dégueulasser leur côte pour faire du tourisme de masse en construisant des pontons pour mettre leurs plages privées au bord de l’eau.
Quand je rentre à la tente vers 21h, c’est l’effervescence dans le resto. Une dizaine de gars s’affaitent pour bouger les meubles, nettoyer les fourneaux. Étrange…. Il est 21h et il semblerait que ranger le bazar qui traîne depuis des mois (des années ?) soit devenu une urgence.
Finalement, tout ce remue-ménage s’arrête assez vite. Je suis rassuré sur ma durée de sommeil. Pas pour longtemps…. Tout ce petit monde décide de se mettre à table. Me voilà donc dans ma tente, juste au bord d’une dizaine de gars attablés et papotant, le tout dans la lumière de la terrasse et des spots éclairant le jardin. Pour lire, c’est pratique, pour dormir, un peu moins.
Les boules Quiès dans les oreilles et ma capuche sur les yeux ( en plus du dénivelé de la journée) me permettent de m’endormir quand même. J’entends cependant les couche-tard quitter la pièce vers minuit, ce qui me ravit de pouvoir profiter enfin du silence et de l’obscurité. Enfin presque ! Toutes les lumières restent allumées, je ne quitterai donc pas ma capuche jusqu’ au matin.
Finalement j’aurais certainement mieux dormi sur la plage….
Je profite de l’abri du toit pour échapper à la pluie le temps de prendre mon petit dej et de plier la tente et me mets en route avant 8h, en faisant très attention d’oublier les 5€ demandés.
Finalement, vive le camping sauvage !
Je vous embrasse
Pas de tout repos Luc !! On espère des journées plus cool pour la suite !
Bises
On t’embrasse fort cousin!!!!!
J’adore ce plan de la loose hihihihihi !